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Avant Montautre

A l'époque de 
 montautre : des dates A l'époque de Montautre : être jeune naissance du camp de Montautre

Avoir 20 ans, à l'époque de Montautre

 

En 2004, les anciens maquisards de Montautre que nous avons pu retrouver racontent :

Camille Bruat Avec R.G. on récupérait tous les gars qu'on pouvait pour distribuer les tracts, coller les affiches.
J'allais chercher les tracts chez T. à Crépiat (Saint Etienne de Fursac). Ils étaient faits par T. et G.. G. V. conduisait la voiture de T., il avait son permis. On revenait avec un paquet de tracts et je les collais avec P. On faisait le tour de Bridiers. On avait été dénoncé.
J'avais des contacts avec P. de Saint-Maurice et son mari C. Un groupe de 3 a été formé: un sergent et 2 hommes.

Camille Bruat

Raymond Mourioux En 1942, j'étais à Saint Maurice. Je travaillais la terre. J'ai perdu mes parents très jeune et c'est une grand-mère qui s'occupait de moi. Elle m'avait mis dans une ferme. J'y étais assez bien. J'ai eu la chance d'être avec M. M. qui était marié avec une B. du Verger. Nous étions chargés de poser les tracts pendant la nuit, en essayant de ne pas se faire prendre. Moi, je ne savais rien de l'organisation.
Une nuit, j'ai été surpris: "Qu'est-ce que tu fais là ?" m'a demandé un individu ! Alors pan! pan! j'ai frappé. J'avais fait de la boxe et du catch, et je me suis sauvé. Le lendemain, en me levant, j'ai croisé mon voisin qui était très amoché. C'était lui qui m'avait surpris. Heureusement qu'il était du même bord, car il m'avait reconnu. Cà a été sans suite. C'était un T. du Puy Robin, en famille avec la femme de M. A.. C'est lui qui me surveillait.

Raymond Mourioux

En 2004, des témoins de l'époque racontent :

René Laprade En février 1942, je recevais la carte des jeunesses communistes de la main de R. J.. Deux jours après, je glissais des tracts sous les portes pour appeler la population à se mobiliser contre l'occupation des "Boches", comme on les appelait au moment. Cela se passait la nuit, et de là presque tous les soirs, en compagnie de R. J. et de J. L., nous partions dans les villages de la région. Cela ne se passait pas sans quelques peurs : des chiens qui aboyaient, une lumière qui s'allumait, une petite halte au coin de la grange qui joignait la maison, un peu de patience et la lumière s'éteignait. Vite! C'était le moment. Un d'entre nous se détachait et mettait quelques brochures sous la porte. Ensuite, nous allions voir un peu plus loin une autre maison, un autre village. Ensuite, retour à la maison, le lit était le bienvenu, mais aussi un lieu de réflexion "que va-t-on faire demain ou plutôt aujourd'hui ?", car il était souvent plus de minuit et cela allait durer combien de temps, on ne le savait pas.
Quelques jours après, je fus désigné comme chef de triangle, je me sentis responsable, ma mission était de porter les tracts à un autre chef de triangle, et ainsi de suite, pour continuer la distribution sous les portes. Cela était organisé de telle façon qu'un chef de triangle, n'en connaissait que deux autres, au cas où l'un des trois soit arrêté par la police, même sous la torture, celui-ci ne puisse pas avouer plus de deux noms.

René Laprade