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Montautre

L'arrivée La vie au camp

La création du camp. Les arrivées au camp.

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Dans le livre "Le temps du maquis" (première édition) pages 158 à 160 Marc Parrotin a écrit :

Création du Camp de Montautre
(dit « Prachet » du nom d'un député communiste fusillé par les Allemands)
Dans la région de La Souterraine, au printemps 1943, les communistes s'activent pour placer dans des fermes amies les requis du S.T.O. qui refusent de partir en Allemagne. Mais il s'avère bientôt que, du fait des incessantes visites ou perquisitions de police, les refuges sont insuffisants pour héberger tous les réfractaires. Alors, ils décident de créer un camp de Maquis.
Mais, où l'installer, dans cette région de bocage aux bois peu étendus ? Albert (le C.O.) rend visite à Eugène Pailler au village du Pommier (commune de St-Maurice) ; il est accompagné d'André (le C.T.) et de Raymond (André Cerbelaud), un jeune berrichon qui se cache chez sa cousine Mlle Cerbelaud, directrice de l'école maternelle de La Souterraine. En ce début de juin, ils visitent ensemble les emplacements possibles dans cette commune acquise à la Résistance, et, le 17 du même mois commence l'implantation d'un Maquis dans le bois de Montautre à la limite de la Haute-Vienne et de la Creuse entre Fromental et St-Maurice.
Dans la nuit du 17 au 18 juin 1943, André Cerbelaud et ses camarades Simonet, Augros, Mourioux et deux autres dont on n'a pas retenu le nom patronyme, gagnent le bois de Montautre. Ils ont « pris le Maquis ».
«Nous avons, dira plus tard Raymond, commencé à creuser, pour nous abriter, une petite sape qui, par la suite, servira de dépôt d'armes. La quatrième nuit, nous sommes revenus chez Eugène Pailler où Albert nous a remis quatre mitraillettes et des chargeurs pleins de cartouches. Auparavant, j'étais le seul à être armé d'un révolver. Au retour, du fait de l'obscurité, nous n'avons pas réussi à retrouver notre gîte et il nous a fallu attendre l'aube au pied d'un arbre.

En 2004, les anciens maquisards de Montautre que nous avons pu retrouver racontent :


Maurice Augros On est arrivé à Montautre à 7 ou 8. Nous étions les premiers. Avec moi, il y avait C., L., M....Après, il en rentrait toutes les nuits. On ne les connaissait pas.
Ce sont Messieurs P. et L. , 2 communistes de Saint-Maurice, qui s'occupaient de nous. Et bien d'autres sans doute.

Maurice Augros

Eugène Bonnaud Quand la décision a été prise d'installer un maquis à Montautre, R. G. est venu nous avertir.
Pour la création du camp on s'est rassemblé au village du pommier, on était 5 ou 6. Le père P. (futur maire de Saint-Maurice) avait ramassé du matériel avec P., des poêles à frire, des marmites.
On a pris ça dans la grange là-bas et on est venu ici avec le matériel.
Il dit :"Vous vous installez dans le bois là où vous jugez que c'est le mieux." On s'est retrouvé à Montautre avec d'autres : T., G., C., D., B., P.. Ce dernier était Espagnol, il devait travailler dans une ferme avant d'avoir rejoint le camp. Mais je ne sais pas comment il était arrivé à Montautre.

Eugène Bonnaud

René Boussin De Toulouse, j'ai commencé par me planquer pour ne pas partir en Allemagne et ce sont les camarades qui m'ont récupéré et qui m'ont emmené là. ( J.- L.G.)
Je suis arrivé là début juin.

René Boussin

Camille Bruat Un jour, on avait rendez-vous au Puy de Lantais pour partir au maquis ( c'est D. et F. qui nous ont accompagnés à Montautre . ) Il y avait aussi D. de Bridiers, et d'autres..
En arrivant à Montautre, j'ai été chef de groupe avec D. et G..
J'avais un groupe de 10. J'avais 9 gars avec moi. Je me souviens d'être allé chez le père de M. G. pour récupérer un fusil qui était dans le grenier à foin sous le toit. Il me l'a donné. Je l'ai ramené.

Camille Bruat

Camille Vaugelade Le 19 ou le 20 juin, on nous a regroupés et nous sommes arrivés vers Montautre. C'est C. A. et P. le maire de Saint Maurice qui nous ont guidés.
La première nuit, nous l'avons passée le long du ruisseau, au pied d'un buisson du pré de C. T. de Montoys. Il n'y avait pas encore de camp, à ce moment - là. Le matin, je me souviens que nous avions de la gelée blanche sur nous. Nous étions les 6 premiers : A. M., A. M., D. M., M. R., S. R., V. C. . Nous avons été rejoints par C. A. ; le neveu des demoiselles C., qui étaient institutrices. Je crois qu'il a été arrêté plus tard et qu'il est mort en déportation.
C'est C. qui au début a été notre correspondant. Il me semble qu'il était domestique à Puyresson (Saint Maurice la Souterraine).
Une deuxième vague nous a rejoints quelques jours après. Ils s'étaient cachés dans des fermes, mais il y avait eu des imprudences de la part de certains qui s'étaient montrés pendant la journée et ils avaient été conduits à leur tour à Montautre. Parmi eux, il y avait C. B., A. A., C. C , E. B., R. G., J. A., L. D., R. M..
La troisième vague a dû arriver vers le début de Juillet. C'étaient les Espagnols, d'autres réfractaires et " R ". En ce qui concerne notre chef de camp le lieutenant colonel R. B. " R.", j'ai su beaucoup plus tard après la guerre, que j'avais été le chercher de nuit à côté de Vareilles chez J. (le père du maire). Nous étions partis en mission, sans savoir l'objet de cette mission et encore moins le nom de celui que nous devions ramener au camp. Nous avons été guidés de Montautre jusqu'à Vareilles par des éléments des réseaux " en Triangle ". Je pense qu'il y a bien eu au moins quatre guides qui se sont relayés pour nous conduire jusqu'à Vareilles.
Chaque relais se passait de la même façon : mot de passe et marche jusqu'au suivant.

Camille Vaugelade

Bernard Violon C'est G. M., un responsable qui m'a ouvert la voie pour aller au maquis. Cà s'est passé en 24h. J'avais rendez-vous au Peu de Vareilles. Et c'est C. V. qui est venu nous chercher. Et il m'a emmené avec "B." au maquis de Montautre. Je suis arrivé le matin et reparti le soir.
J'arrive à Montautre le 20 juillet. Ils avaient défilé le 14 juillet dans les communes environnantes. C'était l'euphorie.
Quand je suis arrivé, ils étaient plus de 30. M. est arrivé après. Il y avait déjà M. A., C. G.. Il en est arrivé quelques uns après (A.). Un travaillait au PTT.
Je m'appelais "Aimé". J'avais 1 manteau de cuir...

Bernard violon