Mon frère amenait les maquisards qui étaient souffrants dans notre grange pour y
reprendre des forces. Cela était tenu secret et ma mère leur apportait seulement
un peu de soupe le soir. Pour ne pas se faire remarquer, elle transportait le
récipient dans un panier qu'elle recouvrait ensuite avec des légumes.
Il y en avait qui venaient les voir le soir. Ils passaient derrière la grange
par une petite fenêtre. J'avais mis un petit bac en bois en dessous pour pouvoir
accéder plus facilement à la fenêtre du côté de la châtaigneraie (arrière grange
vers le Peu).
Des collectes d'argent organisées dans la région ont permis d'acheter des produits
alimentaires, des vêtements, pull-overs tricotés bénévolement par des femmes des
villages, des chaussettes, chaussures, couvertures etc.
Tous ces produits et denrées étaient acheminés en un lieu précis à " La fond
de La Couade " près de Semme par les jeunes communistes.
La viande provenait d'abattages clandestins destinés uniquement au maquis.
Il y avait une femme qui tenait un café. Après Montautre, elle avait emmené une
délégation de femmes pour manifester contre ces arrestations de Montautre. Elles
sont allées demander la libération de ces gamins qui n'avaient rien fait de mal.
Les femmes ont joué un rôle important. Elles étaient acquises à la résistance. Les
femmes ont fait beaucoup, beaucoup.