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Le camp attaqué

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Avant l'attaque

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Dans le livre "Le temps du maquis" (première édition) pages 158 Marc Parrotin a écrit :

Menaces sur le camp
Le matin du 18 août, un incident se produit qui jette l'alarme sur la sécurité du camp. Une patrouille de deux maquisards est descendue jusqu'à l'orée du bois. Les gars avancent au-delà, sur le chemin, quand un bruit de moteur les met brusquement en alerte. Ils se jettent à l'abri des feuillages et attendent. Voilà qu'une traction débouche en trombe et s'arrête non loin d'eux. Un civil en descend, révolver au poing, et s'apprête à pénétrer dans un fourré. La patrouille surgit des frondaisons.
« Haut les mains ! »
L'intrus ne répond pas à la sommation qui lui est faite, mais il n'a pas le temps de faire usage de son arme qu'un coup de feu claque dans sa direction. Il se couche en avant, certainement blessé et réussit à regagner la voiture qui repart à vive allure. La scène n'a duré que quelques secondes. Le camp, alerté par la détonation, est sur le pied de guerre. On y commente l'escarmouche et félicite les camarades. La journée se passe sans autre incident, mais, le soir, les sentinelles prennent sérieusement leur faction. Une patrouille renforcée a été désignée pour fouiller les alentours, le lendemain, avant l'aube.

En 2004, les anciens maquisards de Montautre que nous avons pu retrouver racontent :


René Boussin Je ne me rappelle plus, mais c'est 2 ou 3 jours avant l'attaque qu'on a eu la visite de 2 inspecteurs.
Ils étaient à pied quand on les a vus. Ils étaient arrivés par Montoys.
Ils étaient dans le bois. On a fait les sommations d'usage. Ils ont continué d'avancer. J'ai tiré. Ils sont repartis. Il y en a un qui boitait. Il avait l'air très mal en point. J'ai su par la suite qu'il était mort.

René Boussin

Charles Cassat Quelques jours avant l'attaque, 2 femmes d'environ 40 ans sont venues.
Elles sont venues au poste de garde, à la chaussée de l'étang. Elles voulaient savoir combien on était.

Charles Cassat

Emile Olivier La veille de l'attaque du camp, une voiture est venue à proximité du côté de Montoys. B. a utilisé son pistolet. Il a tiré vers les intrus qui nous surveillaient.
A la suite de cela, il a décidé de modifier les tours de garde. C'est moi qui avais la responsabilité de réveiller le camp à 4 heures du matin dont les frères C. (celui qui a donné l'alerte) mais ce que je ne savais pas et dont je me suis rendu compte plus tard, c'est que ma montre avançait de 20 minutes.
Une chance, car nous aurions été tous pris encore couchés dans nos cabanes.

Emile Olivier

En 2004, des témoins de l'époque racontent :

Robert Charbonnier Quelquestemps avant l'attaque, la femme de F. avait dit à son mari qu'il pouvait avoir de l'anancement en signalant la présence des maquisards à ses supérieurs. C'est ainsi qu'un jour elle a accompagné jusqu'à Montoys Madame M. qui allait voir sa mère Madame T.
La femme de F. savait très bien que pour se rendre à M., il fallait passer à proximité du camp. C'est ainsi qu'elles ont discuté avec le garde.
Elles ont posé des questions sur le camp, sur le nombre de maquisards.
C'est peut-être à la suite de ce signalement du camp aux gardes mobiles que l'individu blond a pu être envoyé au camp pour espionner.
Ensuite jusqu'à la fin de la guerre, nous n'avons plus revu à la maison F.. Mais un jour que nous étions à table entrain de manger, il s'est présenté. Personne n'a répondu à son bonjour. Mon père n'a pas dit un mot. Alors, il s'est mis à pleurer, disant: "Je sais très bien ce que vous pensez. Mais ce n'est pas ma faute. C'est ma femme qui a fait tout ça.

Robert Charbonnier